La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

lundi 6 juillet 2009



"Une plage, la mer, un port, des ferries, un cordeau, deux cannes pour me servir de piquet,une spirale, une ligne tangente de 90 mètres, voici ce que j'ai à offrir aujourd'hui aux lecteurs du blog d'Emmanuel * puisque cette création a été réalisée pour eux".
Lorsque j'ai filmé cette installation, la mer commençait à monter et sur la photo , on voit bien que la tangente commence à être recouverte par les eaux.
* Voir dans Sites recommandés : Land art environnemental
Roger Dautais
" Land Art in France "
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

- Dis, Raymond, l'hiver, tu penses à elles ?
- Oui, surtout quand il neige.
- Et la nuit ?
- Oh ! Oui, la nuit je pense à elles
- Et en automne, Raymond, lorsque les feuilles des érables, sont rouges, dans le parc ?
- Pareil !
- Pareil, quoi ?
- J'y pense aussi.
- Et quand les primevères sauvages recouvrent les talus, en Normandie, tu y penses aussi ?
- Bien sûr, j'y pense !
- Raymond, dis moi, lorsque les coquelicots poussent parmi les blés, tu y penses à tes étoiles tombées du ciel ?
- Oh !Oui, j'y pense même en regardant les coquelicots.
- Tu y penses toujours, après tout ce temps passé, Raymond ?
- Oui et j'y penserai jusqu'à la fin de ma vie.

Roger Dautais
" Raymond, fidèle mémoire "

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

Si les pierres pouvaient parler, elles te diraient, ici, ce que j'ai voulu enfouir de moi même, sur cette petite plage Normande, bordée de falaises. Je me souviens, lors de la construction de ce gisant de pierres, d'avoir parlé des constructions Inuït, appelées "Inuksut"avec un inconnu. Cet homme les avait vus dans le grand nord Canadien. Il me disait la chose suivante : Celui qui croise un Inuksut sur son chemin, il ne voit pas simplement un tas de pierres destiné à cacher de la viande ou bien encore, à servir de piège pour la chasse, il y voit aussi la preuve d'une présence de pensée humaine l'ayant précédée à cet endroit
J'ai eu la chance, il y a quelques années, de parler avec un Inuït, sculpteur , venu en Normandie pour élever un Inuksut à la mémoire de ses frères combattants, morts sur une des plages du Débarquement, au Mémorial Canadien de Courseulles sur Mer. Nous avons échangé autour de la symbolique des pierres. Nous étions étonnés, en regardant les photos de land art que je lui présentais de voir combien nos deux pratiques artistiques, pourtant si différentes par nos cultures, comportaient des points communs. Nous parlions bien de ce questionnement autour de la disparition.
J'ai repris ce thème du gisant, je l'ai réalisé, accompagné de véritables rites de crémation dont je parlerai plus tard. Mes gisants, ont été de pierres, de sable, de papiers, de laisse de mer, de bois flottés, de brindilles ou de feuilles, toujours porteurs de cette même question, pourquoi mourir ? Et j'ai toujours ressenti le même respect, la même gêne à leur côté. Je montrerai, un jour, la série des Gisants de Sallenelles, accompagnée de textes expliquant bien ce grand passage qui dans leur représentation, en ces lieux déserts ont rarement laissé indifférents les quelques spectateurs de cette scène. Bien sûr, elles sont loin de mes compositions à base de fleurs ou de végétaux mais elles procèdent de la même démarche : traduire, dans un lieu donné, à un instant donné, des sentiments nés d'une émotion, avec les matériaux trouvés sur place. Le mot éphémère s'applique ici à la représentation d'une fin de vie et me renvoie à ma condition humaine.

Roger Dautais
" Le gisant de Pierres"

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.