La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

dimanche 27 septembre 2009




à Fanny, ma fille,

Le monde des blogs est surprenant. On y fait des rencontres, amusantes, sympa, surprenantes, inattendues. Ca va de l'aristocrate écrivain à particule, avec la partie tête moins développée que l'autre, de fins lettrés rasoirs, d'autres passionnants, des artisssssssssssssssss, des artistes, des saltinbanques, des aveugles, de réels talents, d'excellents photographes, des chroniqueurs emportés ou passionnés ( je dois être là-dedans) qui manquent de mesure, forcément, des femmes, des hommes, enfin, on y trouve même ce que l'on ne cherche pas. Si bien, qu'à la longue, je me suis pris au jeu et petit à petit, écarté du tout land art, c'est à dire, photo land art et littérature qui va avec. J'ai trouvé ça plus drôle de mélanger le tout avec un billet d'humeur. Si on me l'avait demandé, je ne l'aurais pas fait, par esprit de contradiction, sans doute, et de liberté, aussi. Les liens, j'aime pas.
Le choix des photos que je vous présente résulte d'un voyage hasardeux dans mon grand fichier qui fatigue le P.C.
Aujourd'hui, retour en arrière sur un travail que j'ai réalisé le long de l'Orne, petit fleuve côtier de Normandie, l'Orne qui arrose la ville de Caen, et se jette dans la mer, à Ouistreham.
Une couronne, de baies, graines, comment dit-on,de ce fruit poussé au coeur de la Rosa Rugosa, après que la fleur se soit fanée. Une couronne offerte à la tranquilllité des eaux du fleuve, avant de reprendre la route.
Et puis, dans un autre lieu, la friche industrielle de la SMN, autrefois s'y élevait une usine métallurgique ayant compté plus de 6000 ouvriers. Brutalement fermée, 90 ans après sa construction, par décision politique, cette friche, après dix années, se transforme en zone industrielle. Il y a encore beaucoup de pollution dans le sous-sol. On le voit sur une photo.
J'ai creusé deux cercles dans la terre, j'en ai rempli un et laissé l'autre vide. Le trop plein, le désespérément vide, les ventres replèts, les ventres affamés, le trop d'amour qui étouffe et le manque d'amour qui assèche, le trop vite dit, le vide de paroles.
Voilà, ça voulait dire tout cela.
Un jour que je présentais ces photos dans une expo pour des enfants sourds, l'un d'eux m'interpella pour me demander : pourquoi tu as fait un fauteuil roulant ? Je ne sais plus ce que je lui ai répondu, mais j'étais content de le voir se poser une question.
Et puis enfin, le guetteur solitaire, que je suis, devant la pollution de certains sites, certaines plages, avec des décharges sauvages d'immondices. Le land art, pour moi, n'est pas un art où l'on marche avec des échasses et des lunettes de soleil, à la mode, pour ne pas se compromettre. C'est un corps à corps, un corps à coeur avec la nature, une acceptation des lois de la nature, de l'entropie naturelle, mais du refus des grands pollutions scandaleuses. L'Amoco Cadiz, quand on est Breton, ça vous parle, ça vous tatoue la peau. Je ne pratiquais pas le land art quand cette catastrophe écologique est arrivée sur nos côtes, mais j'habitais dans les Côtes du Nord. Et il y a eu d'autres livraisons ! Les pétroliers sont des gens extrêmement généreux.
Le land art, réduit à 3 photos dans un centre d'art, c'est vraimant pas suffisant, fûssent-elles des chef d'oeuvre, ces 3 photos. Ca se démocratise, mais il faut encore beaucoup ramer, quand on est come moi, landartiste, et l'eau se fait rare sous la coque.
Exposer, montrer des films, parler, rencontrer des publics, c'est mon job, depuis 11ans. Je peux bien en parler un peu, même si la forme de ce discours enagace quelques- uns.
Ils s'en remettront.
Il y 34 ans naissait une petite fille dans notre famille, nous l'avons appelée, Stéphanie, mais pour moi, c'est Fanny et je l'aime, autant que vous le sachiez, aussi.

Roger DAUTAIS
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LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.