La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mercredi 11 juillet 2012

Incantations pour Sharon
Vaguement carré, au cœur de l'été
L'ombre avançait sur les oyats ceinturés de rouge...
En attendant le train qui ne passera plus
Spirale positive
l
L'estuaire
Mémoire de sidérurgiste
Aile
Spirale positive
Trois sœurs avant l'orage
Morgane's cairn
Guetteurs de marée

Papillon orange
 à celle que j'aime

 Jour sans toi sur l'estran

                                             

Les nuages s'ouvrent, dégageant l'ouest. La mer se forme, houleuse,  plus mordante. Assis sur la roche, je tranche une pièce de pain blanc.. Jour sans toi sur l'estran. Les boules de mie roulent à  mes pieds. Les goélands ignorent cette pauvre pâture. Je ne déplierai pas les gaules. Elles serviront une autre fois, dans un autre endroit, sur la côte où tu seras avec moi,  pour la partie de pêche, entre rêve et réalité. Demain, nous irons vers l'ouest chercher les pluies de septembre et le souvenir de nos disparus qui nous attendent au  pays.
Aux limites de l'accessible, se trouve un pays  où il fait bon vivre. Je me demande où la mémoire démantelée trouve la force de reconstruire, petit  à petit  des bribes d'histoire, des paysages  plus accueillants. Me voici devant l'éternité, une éternité qu'il  me faut côtoyer, juste le temps de vivre une émotion, une perte temporelle, un équilibre trop  installé. Dans cet oscillement apparaît  une solution  possible, une traduction de l'éphémère,  une idée folle  à chevaucher. Je rassemble  à la hâte,  une vingtaine de belles pierres et assemble  un cairn chargé d'expliquer mes intentions  à  la mer qui  monte.
Nous avons jeté  à la face de qui voulait bien nous entendre, des paroles écrites sur le vent: Demain, nous partirons retrouver tout un pays. Mais ils n'ont pas voulu de nous, devenus vieux et inutiles. Personne n'a compris cet appel. Il nous resterait à conclure,  à disparaître, comme tout un chacun, dans l'indifférence.
Un  jour, bien sûr,  il faut mourir, nous le savons.Un jour , le fait de mourir, n'est  plus qu'une formalité, parce que tout le monde te trouve trop vieux.Mais c'est justement la formalité qui devient difficile à réaliser. On se demande  pourquoi.


Roger Dautais


A Jacqueline et Perig Herbert


Les pierres ont forme de hache et de soc

L'herbe est rase l'arbre rare
Ici le ciel est un miroir sans visage

Je me fraye un chemin vers les sommets

Les bras chargés d'électricité
Le mont lance son ovation de ruines
Il ne vit pas
Nul souvenir nulle innocence
Une réponse de pierre splendide
Au chaos de nos quêtes
Une esplanade transparente
Une couleur d'herbes sèches

Les pierres ont forme de hache et de soc

Et dans la plaine
Le Menez Hom lave ses peaux de bruyère.

Paol Keineg
 
            

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.