La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mercredi 8 août 2012


Petit bassin du  parc

Occurrences rouges
Rencontre au marais
Elle s'appelait Maud
Sur les pas des sidérurgistes

Cairn  à marée montante

Vies parallelles

Flottaison d'Août
Banc de solitude

Quiétude
Au cœur de la ville

Fracture sociale

Diagonale d'août   

à Patrick Lucas, cette page d'été*

Qui  me rappellera mieux l'enfance que les griffures de ronces et mes genoux écorchés que l'eau froide d'un ruisseau, bienvenue sur mes plaies. J'ai sans doute gardé un pied dans mon enfance mais l'écuelle avec ses deux oreilles où je buvais du lait chaud est bel et bien bien cassée. Belle et bien éteinte la voix de la mer en écume de Saint-Malo du côté du Grand Bé. Il est revenu le temps de la disette et des faux souvenirs d'été en soleil. Il faut laper le sol aride et sec comme un chien abandonné et trouver  un abri avant le prochain orage. L'enfance était ainsi qui annonçait déjà la vieillesse en solitude. Je prends malgré tout la route, tous les jours et cherche l'inspiration dans une marche sans cesse renouvelée et pénible maintenant. Inventer ma vie et vouloir l'embellir par cette pratique du land art, sans doute déjà démodée. Je sens le temps passer et ces dernières années peser  plus lourd sur mes épaules. Le risque est réel, maintenant de m'aventurer seul dans des lieux reculés et incertains, tels que ces grandes carrières désaffectées où j'aimais travailler avec des pierres.Mes installations sont plus petites,  plus modestes, faisant plus appel  à la couleur qu'au volume proprement dit. Je suis, dans cette dimension,  plus proche de mon enfance et cela me plait aussi, mais constater ce qui est perdu en résistance physique n'est jamais bien agréable. Je m'étais dit vouloir continuer le plus longtemps possible cette expérience de land art et je n'imaginais pas cet accident cardiaque. Je continue donc  cette aventure qui  m'appartient de mener  jusqu'au bout, je veux parler de ma vie.

Roger Dautais



*Patrick Lucas, voyageur impénitent,

 membre du club du Grillon.
 à retrouver d'urgence sur son blog :
 onmylucasroads.blogspot.fr/

LE SOURIRE DES ROIS


Le vert de gris se propage
Entre les ongles
Il est temps de douleur
Temps d’ensemencer
Un nouveau jardin




À la lisière des yeux
Il est difficile de se prononcer
Car le temps y bascule
Et la peur assouvit sa faim




Libération au miroir
Les visages s’accouplent en silence
Fera-t-il temps de moisson ?
S’engrangent les mots sous la couette




Le sourire des rois
Accompagne l’infante
Auprès du bois une halte
Des chiens la gardent




Pousser sur le ventre pour en extraire
Liseron et chardon bleu
Expectorer du ciel
Le retrouver entre des mains de partage




Se tenir droit
N’offre aucune garantie
Les nuages
Poursuivent leur course
Les jardins s’éveillent



[…]



Emmanuelle Le Cam,

 Le sourire des rois (extrait) in Les Nus, Éditions Rhubarbe, Auxerre, 2011,
 











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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.