La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mercredi 12 septembre 2012

à Jonathan, le goéland de la Côte de Nacre...

Les guetteurs
Fenêtre sur le Don
Gémellité de rivière
Et si c'était vrai...
Je vous écris cette lettre...
Trajectoires divergentes
L'heure du destin
Spirale positive
Hommage  pour un  petit fleuve côtier
 memorandum

L'envol
Éphémère dérision

Transfusion rouge
à Jonathan, le goéland  de la Côte de Nacre...


J'accède  à la plage par une courte marche qui me permet de découvrir  la mer. Elle est basse. Le soleil éclaire le sable et lorsque j'arrive au pied des falaise  où j'ai décidé de travailler, l'ombre portée est déjà de deux  mètres. A cette époque de l'année, le soleil descend  plus vite et quitte le haut de plage avant 17 heures. Marcher le long de ces falaises demande quelques précautions. Elles ont tué  un couple de scientifiques venus étudier les fossiles nombreux sur ce site. On a trouvé leurs corps ensevelis sous des tonnes de pierre provenant d'un très gros éboulement.
J'ai toujours une pensée  pour ces personnes lorsque je suis ici.
 J'ai  pris la direction  du nord Ouest, voulant gagner la zone des grottes et pourtant, je suis attiré par une très grosse pierre, qui sort du sol et  pourrait me servir de base à  une prochaine élévation. Je pose  mon sac, et me dis, qu'après tout, les grottes marines attendront.
Je m’apprête à choisir les pierres nécessaires au travail lorsque je tombe su un cadavre de goéland. Il est  posé   au pied de la falaise. Magnétique présence. Depuis ma plus tendre enfance, je crois avoir enterré tous les oiseaux morts qui se trouvaient sur mon chemin et appris ce geste  à mes frères,  puis  à mes enfants. Je ne sais pas s'ils continuent,  mais, personnellement, je le fais, dans la mesure du possible. Je vais donc  monter un cairn en sa mémoire,  puis je ferai  les gestes qu'il faut  pour lui. Une fois le cairn terminé, il  fait naître une belle ombre portée sur la plage. Elle désigne, une direction et  un endroit qui sera celui de la dernière demeure pour cet oiseau. Je creuse  un trou assez profond, pose le goéland, bec vers la mer, dans le trou, et je le recouvre de sable,  puis d'une épaisse couche de goémon séché, et d'une grosse pierre blanche.
J'aurai aimé savoir quel avait été son dernier regard avant de quitter le ciel et se retrouver là, comme un oiseau sans ailes. J'ai en tête, la chanson de Charlelie Couture pour l’accompagner au plus loin... Moment de tristesse.
 Je quitte le lieu et un peu plus loin, trace une petite spirale dans les sables,  avec une flèche qui  montre la mer. Elle symbolisera l'envol de Jonathan le Goéland de la Côte de Nacre, en quête d’absolu vers un autre monde, de l'ombre  à la lumière.
Le reste de la journée se passera en petits travaux et en marche inondée de souvenirs de toute sorte. Cette incroyable fuite du temps "Oh, temps, prends ton envol" me donne de beaux vertiges lorsque je lève les yeux vers ce ciel, désespérément vide.
Demain, je serai dans les marais, jouant avec la lumière qui circule entre les arbres, les passages "piégeux" de la rivière et mon réel  plaisir de retrouver de sensations que j'avais un  peu perdues, au cœur d'un nature,  presque sauvage, sans autre bruit que ceux qu'elle génère. Je ferai une halte lecture, au bord du Don qui coule encore tranquillement avant les pluies d'automne,  pour me plonger quelques instants dans un livre de Jean Rivet : Répétition . Que j'aime ces instants.


Roger Dautais



 Gardiens de pierre
dans le regard
l'eau de vie

Gardiens d'horizon
de battements d'ailes
et de rêves

Gardiens des ombres brumeuses
et du silence


Yanis Petros
 (Inédit 2012 )


Loin.
Depuis la naissance.

Toujours. Ce rêve.
Sans contour.

Au bord d'un temps autre.
Qui regarde.

Le temps voit. Un  jour.
Deux jours. Pendant.

Le rêve compte.
Pour nous.

Est fini. Le monde.Est
le plan. Fini.Toi.

Et  moi. Deux bouches
fissurent nous-le-monde.

L'eau Boit. L'eau vient.
La maison revient. Très fluide.

.../

Jean Daive
Onde générale Flammarion 2011

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.