La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

lundi 1 décembre 2014

Les dormantes : pour Marie-Claude
Cairn à  l'anneau : pour Isabella Kramer
Les rêveuses : pour Maïté / Aliénor
cairn du Loc'h : pour L'Ange
Cairn du Loc'h II : Pour François Esperet
Cairn du Loc'h III : pour Serge Thebault
Cairn du  loc'h IV   pour Karin Rosenkrantz
Novembre à Crac'h  : pour Thérèse
Uuna 's Mandala  :
Stang ha du :  La Maison de Max
No beach :  pour  Lune
Le chant des akènes : pour Erin
Double base  pour Chrystel Martinez
Déambulation rouge : pour Norma
Rejoindre le ciel  : pour Adélie Leguen
Miz du :  pour Danièle Duteil
Kernours : pour Patrick Lucas
Au bercail.   pour Edith et Maud K.

Né en Mai 2008, LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS à dépassé ses 200 000 visiteurs la semaine dernière. Merci à tous.


Dans une heure, le soleil aura basculé derrière les arbres de la colline. Le loc'h est devenu  pour  moi,  une rivière familière en 18 mois. J'observe ses moindres variations à travers les saisons. Il est au travail, occupé  à remplir au mieux, le lac de retenue de ses eaux, mis à sec en début d'été. Une prairie  a poussé sur cette étendue rendue à  l'air  libre et la rivière a refait son  lit d'eaux  libres  où les animaux sauvages aiment y boire
en toute tranquillité. Beaucoup de leurs empreintes ont été gardées dans la boue. Le courant est assez fort et je dois longer la berge Nord pour trouver un gué et passer sur la rive gauche du Loc'h.Mon  idée est d'y élever au moins trois cairns(j'en ferai 5), au plus près des eaux. Hommage  à la rivière, à ses eaux qui vont remplir cet  immense réserve, faite pour alimenter la population de la ville D'Auray et alentours. Ici, les pierres sont brutes, rugueuses, coupantes. Elles sont plus sauvages qu'à Ty Bihan, roulées dans les vagues de  l'Atlantique, ovales et lisses.Je descend dans le ruisseau nord à  l'élaboration  d'un cairn d'entrainement puis je passe à ceux de la sérieL Le soleil éclaire généreusement le  premier. Le second, nait dans une lumière déclinante et le troisième s'élève dans l'ombre, mais  il a fière allure.
Habituellement, beaucoup d'oiseaux passent, se posent et chantent, ici.Aujourd'hui, c'est calme plat. Ils sont ailleurs.Leur absence me dérange. Ils me manquent. 
A l'aide de  mes mains jointes,  j'écope l'eau du Loc'h et  j'absorbe copieusement chaque  cairn afin. Toutes les pierres doivent être atteintes et ce rituel me prend du temps. Cela permet  à chaque cairn de devenir le prolongement des eaux du Loc'h et le médiateur entre elles et le ciel. Loin de l'agitation du  monde, je goûte au calme des  lieux. Afin de boucler  la boucle, je reprends ma marche, me conduisant du sud au nord et pendant laquelle, j'élèverai deux autres cairns. J'observe chaque endroit, chaque changement advenu dans la végétation. Ainsi, cette dentelle d'herbes fines,  poussant dans le ruisseau,  je la retrouverai car elle  me donne  une idée d'installation flottante. Avant de quitter le site, je découvre  un empierrement qui, une fois le lac remplis, devrait affleurer et devenir  une base  intéressante pour un beau cairn.
 Je goûte jusqu'au dernier moment, la lumière du  jour que pâlit et vient caresser les arches du pont romain.Je revois les quelques jours passés cet été au fond du lac asséché pour l'explorer dans ses  moindres détails. Un belle chaleur avait accompagné mes explorations, mes travaux de land art. Mais ce soir, je commence  à ressentir le froid. Je suis en route vers  un nouvel  hier, mon soixante douzième.
Je ferme les yeux et je pense  à la mer. Je la rejoindrai dès demain. La mer ramène toujours  à l'enfance et ça continue depuis que je suis devenu  orphelin. Dans cette vie de solitude, je suis bien l'unique fabriquant de mes souvenirs  inhabituels. Jour  après  jour,  mon enfance est là qui me guide, me pousse  à continuer parmi les sourds et le aveugles,  à trouver un dernier accord avec la nature avant de la rejoindre.

Roger Dautais


dans ma langue

de : 

dans ma langue aussi tes
femmes effraies, oiseaux,
pianos, le poids du monde
et toutes les ombres :
dedans le crâne.


"A Jacques Rochereau"
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Dans ma langue

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pianos, le poids du monde
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 Face à face de  géants

Face  à face de  géants à
l'intérieur de soi-même, les
mots sont prononcés dans
une langue étrangère, sans
les mains il faut traduire.

                                                                              à Jacques Rochereau

Albane Gellé


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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.